Racines, repères

Noriko Tawara est née dans une ville portuaire de pêcheurs au sud-ouest du Japon (San-in, Shimane-ken). Elle passe le concours de la Tokyo National University of Fine Arts and Music (Geidai) et y achève ses études de la peinture à l’huile en 1963.


Le gouvernement français lui attribue une bourse, pour la première fois à une femme peintre japonaise, ce qui l'amène à suivre une formation complémentaire à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.

 

A son installation en France, elle s'intéresse beaucoup à l'art de Matisse, de Cézanne, Braque, van Gogh ou encore Morandi. Mais dans ses créations, sans tarder, elle abandonne toute figuration.

 

Sensible aux paysages et lumières de la nature, elle se livre à une quête de simplicité, de sérénité, en faisant parler les couleurs et  formes de son invention. Son univers pictural se passe de références littéraires, symboliques ou autres.

 

Au fil des années, sa non-figuration évolue sans brusquerie. Alors que le choix des couleurs et leurs applications continuent de témoigner de ses racines japonaises - de même que des espaces vides.

 

 

 

Simplicité, force, beauté

A la découverte d'une oeuvre de Noriko Tawara, on est souvent émerveillé d'abord par la finesse des couleurs.

 

En prolongeant le regard, on consent bien sûr que couleurs, formes, espaces, structures, matières constituent un tout. Et que décidément, le réel ne s'y reflète pas.

 

Les compositions à la fois simples et élaborées, équilibrées et fortes se distinguent par une surprenante économie des moyens employés.

 

Une idée picturale peut être réalisée diversement, mais l'artiste s'interdit généralement la répétition en séries. Sa créativité s'investie à nouveau dans chaque travail.

 

Imperturbablement attachée à l'option de la non-figuration, elle déploie et développe celle-ci sans jamais se fourvoyer.

 

Le but de sa recherche est indéniablement  force,  légèreté,  simplicité,  beau. En contemplant et scrutant ses oeuvres, le spectateur se trouve à la fois calmé et stimulé.

 

 

 

Huile, acryl, washi

Au départ, l'artiste expérimente différents moyens comme la gravure, la lithographie, la mosaïque; mais elle privilégie la peinture à l'huile sur toile.

 

Plus tard, elle emploie avec bonheur le papier comme support, en utilisant une huile diluée et légère en combinaison avec du pastel, crayon de couleur, mine de plomb.

 

Une troisième phase débute par un accrochage en plein air, nécessitant l'utilisation de couleurs acryliques, de qualité désormais améliorée.

  

Finalement, elle découvre pour son travail le papier Japon végétal, le washi. C'est avec un plaisir non dissimulé qu'elle s'empare de ce matériau magnifique, l'employant tantôt seul, tantôt avec des accents à l'encre de Chine et à l'acrylique - une technique dont elle tire autant de possibilités que de la peinture proprement dite.

 

Une page séparée revèle des particularités du washi.

 

 

 

Envergure

A la vue de reproductions d'oeuvres de Noriko Tawara, on pense volontiers à des grands originaux.

Une certaine monumentalité caractérise en effet ses compositions, même celles de petit ou moyen format. Elles semblent supporter l'agrandissement,  d'aucuns se mettent à les imaginer dans un foyer de théâtre, salle de concert, palais de congrès ou sur le mur d'un immeuble ...

 

Noriko Tawara s'est fait un nom parmi des connaisseurs grâce à ses expositions en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Plusieurs Prix lui ont été décernés.